Bibliothèque de L'IMIST/CNRST

Des délits et des peines fut l'un des plus grands succŁs d'édition de la fin du XVIIIe siŁcle. Son objet principal est de fonder le droit de punir le crime, dØfini, aprŁs Rousseau, comme violation du pacte social. Mais Beccaria rØflØchit Øgalement aux caractØristiques de la peine, qu'il veut proportionnØe, s'opposant à la peine de mort (qu'il admet néanmoins dans des cas extrŒmes) ainsi qu'à la grĐce. Il conçoit aussi dØjà l'Øducation comme un moyen préventif contre la délinquance. Surtout, il propose d'exclure de la liste des crimes tous les faits qui n'entraînent pas de troubles de l'ordre public : lŁse-majestØ, blasphŁme, suicide, homosexualitØ... La lecture de Beccaria passionnera le philosophe aussi bien que l'historien. MŒme si l'Øtat de la procØdure criminelle ne fut sans doute pas aussi barbare que le laisse supposer l'ouvrage, il revient au philosophe milanais de s'Œtre opposØ à l'arbitraire qui consistait à faire varier la peine selon la respectabilitØ du coupable, d'avoir militØ pour la lØgalisation de l'homosexualitØ ou encore pour la suppression de la torture. --Paul Klein.