Bibliothèque de L'IMIST/CNRST

Sous format papier

Université Mohammed Premier

En médecine traditionnelle, l’hypertension artérielle est traitée souvent par des extraits de plantes médicinales. Parmi ces plantes, on distingue l’ortie (Urtica Dioïca) et l’oléastre (Olea europaea L.) qui sont utilisées dans la région du Maroc oriental. Le travail présenté dans cette thèse a pour but d’étudier l’effet hypotenseur et /ou antihypertenseur des extraits aqueux de ces deux plantes. Les extraits sont préparés par une infusion de 10 g de plante sèche dans 100 ml d’eau bouillante pendant 20 minutes et sont testés séparément. Dans une première partie, nous avons étudié les effets des extraits de l’ortie et de l’oléastre sur la pression artérielle des rats monotendus anesthésiés. L’injection en bollus des extraits par voie intraveineuse provoque une baisse significative et réversible de la pression artérielle. De même, la perfusion en continu des deux extraits provoque une diminution de la pression artérielle qui est réversible après l’arrêt de la perfusion. Dans les mêmes conditions de perfusion, nous avons noté un effet diurétique et natriurétique provoqué par les deux extraits. Ces effets sont dose-dépendants et comparables à ceux provoqués par le furosémide qui est un diurétique connu. Dans une deuxième partie, l’effet des deux extraits a été testé par voie orale sur des rats normotendus et sur des rats rendus hypertendus par un régime riche en sel. Les résultats obtenus ont montré que chez les rats normotendus ; l’extrait de l’ortie a provoqué une hypotension alors que l’extrait de l’oléastre n’a produit aucun effet significatif su la pression artérielle. Chez les rats traités au sel, les deux extraits ont empêché l’installation d’une hypertension artérielle. Dans une troisième étude, nous avons recherché les effets cardiaques des deux extraits. Les résultats obtenus sur le cœur isolé et perfusé de grenouille ont montré que les deux extraits ont un effet inhibiteur aussi bien sur la fréquence que sur la contraction cardiaque. A forte dose, l’extrait de l’ortie provoque un arrêt cardiaque. Enfin, nous avons terminé notre travail par l’étude de la toxicité des extraits. Cette étude a montré que les DL50 de l’ortie et de l’oléastre sont respectivement égales à 130 mg/kg et à 2,5 g/kg de poids de corporel de souris, valeurs qui sont nettement supérieures aux dose utilisées. En conclusion, l’extrait de l’ortie et de l’oléastre, injectés en bollus ou perfusés en continu, présentent un effet hypotenseur rapide et réversible suggérant une action directe sur le système cardio-vasculaire. De même, ces extraits montrent un effet diurétique et natriurétique suggérant un effet sur la fonction rénale. En outre, ces extraits limitent l’hypertension développée par la consommation chronique importante de sodium. Ces résultats pourraient justifier en partie l’utilisation des deux plantes dans le traitement de l’hypertension artérielle en médecine traditionnelle.