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Université Mohammed V - Agdal

Le présent travail est consacrée à l'étude du cadre biostratigraphique et paléoenvironnemental toarcien des foraminifères benthique du Moyen Atlas. Il comprend une analyse lithostratigraphique, un recensement et une description de la microfaune de foraminifères, l'étude de la répartition des différents marqueurs biostratigraphiques et l'établissement des rapports existants entre, d'une part, la répartition des foraminifères toarciens et, d'autre part, les conditions des milieux (paléoécologie et eustatisme). L'analyse lithostratigraphique concerne les dépôts toarciens de plusieurs secteurs choisis dans le Causse moyen atlasique, le Moyen Atlas septentrional et le Moyen Atlas central. Les données lithologiques associées aux résultats sédimentologiques et micropaléontologiques ont permis de caractériser les milieux de dépôts et les paléoenvironnements. Les dépôts toarciens, généralement de type hémipélagique, sont déposés dans les des milieux de plate-forme et de bassin. Ils sont marqués par d'importantes variations latérales de faciès et d'épaisseurs. Ceci est en relation avec une évolution tectono-sédimentaire particulière régie par le cadre structural instauré dès le passage Domérien-Toarcien. Ce passage coïncide avec la dislocation de la plate forme carbonatée liasique et l'amorce de l'ouverture du bassin moyen atlasique qui présente une configuration en rides dépocentres. L'étude micropaléontologique est basée sur une analyse descriptive des différentes espèces de foraminifères. 119 espèces appartenant à 24 genres ont été inventoriées et décrites. Les descriptions sont focalisées essentiellement sur les caractères fondamentaux des taxons, les variations intraspécifiques et les liens phylétiques. Les taxons répertoriés sont dominés par les Nodosariidés qui sont les plus diversifiés. Des comparaisons ont été établies entre les foraminifères du Moyen Atlas et ceux décrits dans d'autres régions du Maroc et de l'Europe. L'analyse quantitative et qualitative montre que, dans l'ensemble, les associations de foraminifères s'adaptent avec les conditions du milieu qui influent sur la diversité, la fluctuation des fréquences et les modifications morphologiques (formes et taille). Plusieurs taxons appartenant essentiellement aux Nodosariidés, aux Cératobuliminidés et aux Agglutinés adoptent des formes et des tailles particulières qui permettent de subsister et parfois de se proliférer dans des niches où les conditions écologiques sont parfois difficiles (déficit en oxygène, fonds vaseux, etc.). Les marqueurs biostratigraphiques ont été identifiés et définis. Ils ont permis d'établir un cadre biostratigraphique à base de foraminifères benthiques récoltés dans le moyens atlas. Les corrélations montrent que les associations microfauniques et les différentes biozones établies sont identiques à celles proposées pour les régions avoisinantes. Ceci rend ce découpage biostratigraphique fiable pour la datation des dépôts toarciens. L'application des concepts de la stratigraphie séquentielle montre que les empilements sédimentaires toarciens du Moyen Atlas sont régis, entre autres, par les variations globales du niveau marin. Cinq discontinuités majeurs d'ordre régional sont repérées, datées 'ammonites et foraminifères) puis situées dans l'échelle biostratigraphique. Ces discontinuités dont quatre trouvent leur équivalence dans le diagramme eustatique global, encadrent quatre prismes de dépôt caractérisés par leurs successions lithologiques, agencement des dépôts et associations microfauniques. Un parallélisme entre l'évolution des foraminifères benthiques du Lias et celle des prismes de dépôt est établi. Il montre la sensibilité des peuplements de foraminifères, particulièrement les Nodosariidés, aux variations eustatiques.