Bibliothèque de L'IMIST/CNRST

PH.D Université Ibn Tofail

Les plantes médicinales sont utilisées depuis longtemps comme remède contre plusieurs maladies, elles constituent une source naturelle de molécules chimiques telles que les métabolites secondaires qui représentent une variété très large de composés organiques sans fonction directe dans la croissance et le développement des plantes. Dans le cadre des études floristiques et ethnobotaniques des plantes médicinales menées au Laboratoire de biodiversité et ressources naturelles, département de biologie, Faculté des Sciences de Kenitra (Maroc), nous nous sommes intéressés au plateau central qui présente une richesse floristique assez importante grâce aux variations des conditions climatiques et écologiques. En effet, à l’aide de 737 fiches questionnaires nous avons mené notre étude entre 2010 et 2013. Le questionnaire utilisé comporte trois axes : le premier concerne le profil de chaque enquêté comprenant son âge, son niveau d’études, sa situation familiale et son lieu de résidence par rapport à ladite région. Le deuxième regroupe les connaissances et les différents types d’utilisation des plantes médicinales, en précisant le choix entre la médecine moderne et médecine traditionnelle. Le troisième axe traite les données ethnopharmacologiques recueillies pour chaque plante comprenant le nom local (vernaculaire), les usages, les parties utilisées, le mode de préparation, les voies d’administration et les types de maladies traités. L’enquête a ciblé 737 personnes de la population locale dont 174 personnes ont recours à la médecine moderne 23.61%, 178 personnes utilisent la médecine traditionnelle 24.15% et 385 personnes combinent entre la médecine moderne et traditionnelle 52.24%. La population qui se soigne par les plantes médicinales comprend 367 femmes 65.50% et 196 hommes 34.50%, âgées de 10 à 90 ans et sur la totalité des usagers de la médecine traditionnelle les analphabètes dominent avec un pourcentage de 82.60%. L’analyse statistique des résultats a permis d’inventorier 170 espèces végétales réparties en 146 genres et 58 familles, avec une représentativité importante de la famille des Lamiaceae. Parmi les espèces recensées on trouve : Origanum compactum, Mentha rotundifolia, Mentha pulegium, Tetraclinis articulata, Lavandula officinalis, Thmus maroccanus, Thymus Zygis, Ranunculus bullatus, Aristolochia baetica et Lavandula stoechas. La majorité des espèces sont utilisés pour le traitement des maladies affectant l’appareil digestif, l’appareil respiratoire, l’appareil génital et les affectations dermatologiques. Le but de cette étude et de mieux connaitre les potentialités en ce domaine, de contribuer à la valorisation et la protection de la flore médicinale, d’évaluer les risques conséquents à l’emploi de certains plantes toxiques, d’adopter une nouvelle approche de gestion pour la sauvegarde et la préservation des ressources naturelles.