Bibliothèque de L'IMIST/CNRST

Amegouz, Driss (Président)||Beidouri, Zitouni (Rapporteur)||Mokhlis, Ahmed (Rapporteur)||Elbarkany, Abdellah (Rapporteur)||Jawab, Fouad (Examinateur)||Abouchita, Jalil (Examinateur)||Khatory, Abdellah (Directeur de la thèse)||Diouri, Hicham (Invité)

PH.D - Université Sidi Mohammed Ben Abdellah 2018

L’insécurité routière constitue un immense problème de santé public dans le monde. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les accidents de la circulation tuent plus de 1,2 million de personnes par an et blessent ou rendent invalides de 20 à 50 millions d’autres. Par ailleurs, près de neuf décès sur dix surviennent dans les pays à revenu faible ou moyen. Étant un pays à revenu moyen, le Maroc n’a pas échappé à ce constat. En effet, 80 680 accidents corporels de la circulation ont été enregistrés sur les routes marocaines en 2016, ayant induit 122 947 victimes dont 3 785 tués et 119 162 blessés. Afin de diminuer l’ampleur de l’insécurité routière sur les routes nationales, le Maroc a adopté trois Plans Stratégiques Intégrés d’Urgence (PSIU) I, II et III entre 2003 et 2016. Pourtant, les résultats de cette stratégie sont loin d’être satisfaisants. En effet, durant cette période, les nombres d’accidents et de blessés ont augmenté de 50% et 41% respectivement et la moyenne annuelle des tués est de 3874. D’après nos constations sur la stratégie marocaine de lutte contre l’insécurité routière dans le cadre des PSIU, nous avons remarqué que cette stratégie : • est élaborées sans prendre en considération les données de l’exposition au risque routier. Par conséquent, l’approche utilisée actuellement ne peut donner une vision précise sur les enjeux stratégiques de la sécurité routière au Maroc ; • vise principalement le changement du comportement du conducteur par la sensibilisation le contrôle et la sanction. Pourtant, ces mesures ne peuvent assurer un comportement exemplaire du conducteur ; • n’est pas ouverte sur la promotion de l’utilisation des systèmes d’aide à la conduite qui ont montrés un fort potentiel de réduction de la fréquence et la gravité des accidents de la route; • ne comporte pas d’axes destinés à améliorer le service des systèmes de Transport Collectifs Urbains (TCU). Pourtant, les TCU peuvent constituer une véritable alternative à l’usage de la voiture particulière dans les milieux urbains. A travers ces quatre points, ce travail se veut une tentative de connaitre et comprendre l’accidentologie afin d’apporter des pistes de progrès pour améliorer la sécurité routière au Maroc. L’objectif de ce travail est d’une part de préciser les spécificités de l’exposition au risque routier et les différentes étapes d’une étude d’enjeux en sécurité routière. D’autre part, ce travail vise l’intégration de différentes mesures d’exposition au risque routier dans trois études d’enjeux en sécurité routière, deux études de cas au Maroc et une en France. Ces trois études concernent l’accidentologie en général au Maroc, le tramway de Rabat-Salé et le système de bus en France. Les différentes étapes franchises pour accomplir l’ensemble des études menées dans le cadre de cette thèse ont permis de proposer des recommandations aux acteurs concernés au sujet de la sécurité routière au Maroc. L’objectif de ces recommandations est de faire une contribution, quoique minime, dans le chemin long de lutte contre l’insécurité routière.